que le bonheur que vous m’offrez, que je désire autant que vous, est impossible. Ce ne sont pas, je vous l’ai dit, les hommes seulement qui nous séparent ; c’est Dieu, c’est ma religion, c’est ma conscience. Vous céder serait un crime, une souillure que ni le monde, ni Dieu, ni moi-même, ni nos enfants peut-être ne nous pardonneraient. Non, Je ne puis, je ne veux pas faillir à mon honneur, à ma dignité. Sans doute la conduite de mon mari me rendrait excusable ; mais parce que j’ai épousé un homme indigne, en suis-je plus autorisée à manquer à mes devoirs, à mes serments ? Cependant je suis heureuse que vous m’ayez avoué votre amour. Maintenant, il n’y aura plus de secret entre nous. Je devinais que vous me cachiez une souffrance, je ne pouvais y remédier, puisque je l’ignorais : mais à présent, je saurai l’apaiser, la guérir.
Elle se releva, ralluma la bougie ; car toute cette scène s’était passée à la lueur des éclairs incessants qui déchiraient le ciel.
Quand Marcelle revint à Étienne, elle le trouva, la tête inclinée, le visage abattu, l’œil morne.
Il était maintenant désespéré, presque honteux de ce moment de folie… Il pensait : Elle est calme, elle raisonne, tandis que je délire. Elle céderait peut-être par bonté, par pitié. Mais elle ne m’aime pas ; elle ne peut m’aimer. Elle est trop pure, trop parfaite ; et moi, je suis trop vieux, trop laid,
Marcelle lui prit la main.