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les forçats du mariage

fîmes ensemble que je serais vraiment heureux de vous obliger.

— Quarante mille et six cent mille, repartit Robert, font six cent quarante mille. Outre cette énorme dette, il faut vivre ; et moi, je ne puis vivre à bon marché. J’ai voulu tenter une dernière fois la chance ; la chance a décidé : je me jetterai dans la gueule du Minotaure. Je vous invite à mon mariage dans huit jours ; mais auparavant, demain soir, à mon enterrement.

Il lui remit sa carte, lui serra cordialement la main, et ils se séparèrent.


iv


À dix heures du matin, après avoir dormi trois heures à peine, Robert s’éveilla parfaitement dispos. Ce qui surprenait en lui, c’était cette merveilleuse vitalité qui réparait si promptement les fatigues nerveuses ; c’était aussi cette vigueur ou peut-être cette mobilité d’esprit qui lui permettait de réagir aussitôt contre les impressions pénibles.

Cependant, quand il se rappela les événements de la veille, il eut un moment de stupeur. Avait-il rêvé ? Comment avait-il pu s’engager autant vis-à-vis de Juliette ? Comment avait-il fait aux Ra-