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les forçats du mariage

des préparatifs… Ah ! voici : je me rappelais en entrant que j’avais oublié d’écrire à mon tailleur. Si mon habit n’était pas prêt, hein ! quelle catastrophe !

— Ce n’est pas cela, vous avez des habits. Il y a encore autre chose, fit-elle avec un soupir.

— Non, c’est tout, je vous l’assure.

— Eh bien ! jurez-le moi, et je vous croirai.

— Quel enfantillage !

— Vous le voyez bien, vous ne voulez pas jurer ? Mon Dieu ! que je souffre !

Elle retira la main que Robert cherchait à saisir.

— Vous me boudez, chère petite comtesse ? dit Robert attendri.

— J’ai beaucoup de chagrin.

— Pourquoi ?

— Parce que j’ai peur… Non, à mon tour, je ne vous le dirai pas.

— Alors, vous voulez que je sois triste pour tout de bon ?

— Eh bien ! j’ai peur… Ah ! ce vilain mot ne peut sortir de mes lèvres… Je crois que, par moment, je suis jalouse. C’est mal, je le sais, vous soupçonner ! Mais, c’est malgré moi. Je serais si malheureuse si vous me trompiez !

— Ma chère Marcelle, je jurerai tout ce que vous voudrez, dit Robert.

— Eh bien ! jurez-moi que vous n’aimez aucune autre femme.