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les forçats du mariage

— Je le jure, et jamais je n’ai aimé personne comme je vous aime.

— Comme vous m’aimez, c’est possible ; mais peut-être beaucoup plus.

Elle articula ces mots avec peine, et ses yeux se remplirent de larmes.

— Vous pleurez, Marcelle, vous pleurez ! s’écria Robert vraiment ému. Que faut-il faire pour vous prouver mon amour ? Je n’aime que vous, que toi, je te le jure ; tu es ma femme et la seule adorée. Le crois-tu, dis ? Eh bien ! regarde-moi, et tu verras si je mens.

Il parlait avec tant de sincérité et de tendresse que Marcelle fut convaincue.

— Je vous crois, Robert, je vous crois. Pardonnez-moi d’avoir douté de vous, d’avoir osé vous le dire ; mais le doute fait si mal !

Robert, en cet instant, jeta les yeux sur la pendule. Il pensait au rendez-vous que lui avait donné Juliette.

— Trois heures ! Il faut, chère Marcelle ! que je vous quitte.

— Déjà ! Restez encore, je vous en supplie.

— Je suis attendu, dit-il gravement.

— Qui donc vous attend ?

— Soupçonneriez-vous encore votre mari, madame ?

— Non, car je veux croire en lui. C’est que, voyez-vous, Robert, quand vous me quittez, il me