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les forçats du mariage

Robert, en la voyant si pâle, fut profondément remué.

Il voulut lui prendre la main.

— Ne me touchez pas ! s’écria-t-elle avec hauteur.

— En effet, je ne mérite plus que vous me traitiez en ami.

— J’ai à vous parler, reprit-elle péniblement, j’ai un service à vous demander.

— Je serai heureux, reconnaissant même de vous le rendre. Je ferais l’impossible pour vous prouver mon dévouement.

— Vous vous mariez demain, n’est-ce pas ?

Cette question parut lui coûter un si grand effort que les muscles de son visage se contractèrent. Cependant sa voix vibrante ne trembla pas.

— Oui, demain, répondit Robert, en baissant les yeux.

— Vous m’avez offert de me marier. Je veux l’être dans un mois.

— Je vous promets de faire tout ce qui sera en mon pouvoir, dit-il. Mais vous oubliez que cela dépend aussi de la volonté d’une autre personne, Enfin, je dois partir demain…

Il n’osa ajouter avec ma femme.

— Ne venez-vous pas de me dire que pour m’obliger, vous feriez l’impossible, interrompit Juliette avec impatience ?

— Je le ferai, repartit Robert qui songea soudain