Aller au contenu

Page:Marie Nizet - Le capitaine vampire.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74

— Louis-le-Grand !… précisément, c’est cela que je voulais dire, fit Bogoumil d’un ton plein d’onction.

— Nous sortions tous les dimanches, continua Comanesco qui semblait fort disposé à raconter les péripéties émouvantes de la vie de collégien, on nous menait jusqu’à l’Arc de l’Étoile ; au retour, nous étions bien fatigués : c’était très-amusant !

Stenka leva la tête. Mlle Aurélie souriait toujours et parlait fort sérieusement.

— Décidément, il est trop bête ! murmura-t-il à l’oreille d’Iégor, et s’adressant au lycéen :

— Ta mère ne t’envoyait donc jamais rien ? dit-il assez rudement.

La figure de Rélia s’illumina.

— Oh ! si !… des confitures. Et le souvenir des pots de gelée absorbait si complétement son esprit, qu’il ne vit pas le sourire de ses camarades.

— Je te parle d’argent, fit Stenka en haussant les épaules, et non de friandises.

— De l’argent ? Oh ! nous n’avions pas besoin d’argent au lycée ; on est nourri, logé…

— Nourri ! logé ! Voilà un garçon qui se contente de peu ! fit Iégor dans sa moustache.

— Mais quand je fus à l’Université…

— Et combien de maîtresses ? dit Liatoukine brusquement.

Mlle Aurélie sauta sur son siège et rougissant jusque derrière les oreilles : — Oh ! balbutia-t-elle, jamais je…

— Allons, allons, fit Bogoumil, pas de cachotteries pour les camarades ! Et, elle était belle ?

Comanesco devint pourpre et se plongea le nez dans son verre.