Page:Marie de Compiègne - L’évangile aux femmes.djvu/87

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naître que l’idée première appartenait en réalité à Marie de Compiègne, l’auteur des Fables ; ou plutôt comme l'œuvre, du scribe ou du trouvère plagiaire, qui aurait reconnu à Marie la paternité de l’œuvre primitive, tout en s’emparant du. nom de Jehan Durpain pour donner plus d’autorité à sa rédaction.

Quant au ms. A, notons en passant que les 12 couplets qui lui sont spéciaux (XVII à XXVIII) et XXXIII, se suivent tous/ sauf le dernier ; on peut donc croire que les autres mss. sont calqués sur lui pour le fonds essentiel, ou du moips, sur un ms. type de A, qui aurait été mutilé. Le dernier couptet de A, qui semble avoir été destiné à terminer l’œuvre, ne saurait faire difficulté.

Le manuscrit A étant, comme nous l’avons dit, le plus ancien des quatre, et pour l’écriture et pour l’orthographe et pour la langue, doit être attribué à un scribe de la fin du xiiie siècle, c’est-à-dire qu’il a été écrit avant la naissance de Jehan Durpain. Par conséquent tous les couplets qu’il contient, au nombre de 33, sont d’un autre auteur que Durpain. Parmi ces couplets, 12 sont spéciaux au ms. A ; sur les 21 autres, 2 lui sont communs avec le ms. B seulement, 6 avec le ms. C seulement, 1 avec le ms. D ; les autres appartiennent à 3 pu à 4 mss.. On peut donc croire que Jehan Durpain a trouve un texte déjà populaire, et qu’il a composé quelques strophes additionnelles sur le même plan ; qu’alors un copiste est survenu qui a joint les deux poèmes, sans doute de mémoire, oubliant certaines strophes de l’un et de l’autre, et mettant sur le tout la signature qui n’appartenait qu’à une partie : ce qui a donné le ms. B, dont 14 couplets sur 16 se trouvent dans A. À la même époque avait lieu l’addition des deux premiers couplets qui servent de préambule aux 12 couplets du ms. D. Nous avons déjà dit ce que nous en pensions.

Environ un demi-siècle plus tard, postérieurement à l'an 1400, un autre scribe, beaucoup mieux informéi que le pre-