Page:Marie de Compiègne - L’évangile aux femmes.djvu/86

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siècle, nous n’avons pas à réfuter l’objection de ceux qui pourraient s’étonner que Marie de Compiègne parlât d’elle-même à la 3e personne et fît allusion à ses autres ouvrages, comme si elle parlait d’une personne étrangère.

Le ms. D nous offre au début, comme le ms. C, les 2 couplets qui attribuent la première rédaction du fableau à Marie de Compiègne. Puis viennent 10 couplets qui se trouvent également dans A, et qui, sauf le dixième, sont rangés dans le même ordre. Enfin, 2 couplets qui ne se trouvent que dans C et D. Ce fait nous semble confirmer notre hypothèse d’une addition des deux premiers couplets de CD à un fonds plus ancien mais singulièrement diminué, puisqu’il ne renferme plus que 10 couplets sur 33. Les deux derniers ne peuvent s’expliquer qu’en admettant, ou qu’ils sont l’œuvre du compilateur qui a rédigé le ms. D, hypothèse que semble appuyer cette particularité qu’ils s’écartent du plan original de l’œuvre ; ou bien qu’ils étaient déjà dans le ms. qui a donné A, et que le scribe de A a oublié de les transcrire, comme étant à la fin. Mais je préfère la première hypothèse, par la raison que le dernier couplet de A, par les conseils qu’il donne, semble bien avoir été le dernier de la série, et avoir terminé la rédaction primitive.

Le ms. B, renfermant l’apostrophe au couvent de Cantimpré, et le couplet final qui porte la signature peut être à la rigueur attribué à Jehan Durpain, puisque ce ms. ne date que de la seconde moitié du xive siècle. Mais étant donnée la façon dont semblent avoir été combinées les autres rédactions, je ne serais pas éloigné de croire que le scribe s’est servi du nom alors populaire de Durpain le satirique, pour donner du relief à l’œuvre qu’il transcrivait. Les deux couplets qui commencent CD, et qui ne se trouvent pas dans B, peuvent ou bien être considérés comme l’œuvre de Durpain, qui aurait alors voulu, tout en remaniant le vieux fableau, et le signant de son nom, recon-