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LAI DE GUGEMER.

cette belle dame, je l’ai accueillie, je la garderai, et malheur à qui voudra me la disputer ! Après cette déclaration, Gugemer fait monter tous ses chevaliers ; devant eux il défie Mériadus, et il part avec la douleur de quitter encore sa mie. Il n’est aucun des seigneurs venus pour le tournoi qu’il n’emmène avec lui ; chacun d’eux lui fait la promesse de le suivre par-tout où il ira, et de regarder comme traître celui qui manqueroit à son serment.

La troupe se rend le soir même chez le prince avec lequel Mériadus étoit en guerre, qui les loge et les reçoit à bras ouverts. Ce secours lui fait espérer d’avoir bientôt la paix. Le lendemain, dès l’aube du jour, les troupes se mettent en marche sous la conduite de Gugemer. On assiége le château dont il veut absolument se rendre maître. La place investie de toutes parts est bientôt réduite.