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LAI DES DEUX AMANTS.

ge, la vieille fait prendre au jeune homme des remèdes réconfortants ; et avant son départ, elle lui remet une liqueur qui dissipe la fatigue à l’instant qu’on l’a prise, et qui rafraîchit le corps, les veines, les os. Dès qu’il a reçu ce précieux breuvage, le comte tout joyeux se remet en route, arrive chez lui, et ne tarde pas à se rendre auprès du roi pour lui faire la demande de sa fille, et lui offrir de la porter à l’endroit convenu. Le roi le reçut fort bien ; mais il pensa que le comte faisoit une folie, qu’il étoit beaucoup trop jeune, qu’il échoueroit sans doute dans une entreprise où tant de forts et vaillants hommes n’avoient pas réussi. Le jour est pris où notre amoureux doit tenter l’aventure ; chacune des deux parties invite ses