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LAI D’YWENEC.

poursuit sa course, traverse une belle prairie dont, à son grand étonnement, l’herbe étoit couverte de sang, et laissoit néanmoins apercevoir la route qu’avoit suivie le chevalier. La dame arrive près d’une ville fermée de murs. Il n’y avoit aucune maison, aucune tour qui ne fût supérieurement construite, parce que les habitants étoient fort riches. Près de la ville se trouve le marais pour pêcher, la forêt pour la chasse et le port pour les vaisseaux. De l’autre côté, vers le donjon, étoit la rivière qui étoit fort rapide. C’est là qu’arrivoient les vaisseaux dont le nombre s’élevoit à plus de trois cents. La dame entra dans la ville par la porte d’en bas qui étoit ouverte, elle traverse la rue principale, et la trace de sang l’aide à trouver le château où elle ne rencontre personne. L’escalier étoit tout taché de sang.