NOTICE
SUR LES FABLES.
Les fabulistes sont de tous les temps, et les
premiers d’entre eux n’ont fait emploi de
l’apologue que pour offrir, à l’inflexible vérité,
les moyens de frapper fortement les
oreilles dédaigneuses de l’homme puissant,
peu accoutumées ou mal disposées à l’entendre.
L’apologue diffère de la fable et cette différence est trop connue pour que je cherche à l’expliquer. Dans l’apologue, le poëte s’assujettit à donner des leçons ordinaires au commun des hommes ; mais dans la fable politique, il a en vue de rappeler, sous d’ingénieuses allégories, leurs devoirs aux princes et aux rois.
Des hommes de toutes les conditions, et le plus souvent des animaux, y décident souverainement de leur conduite civile et politique ; ils jugent enfin ces mortels qui se croient faits pour gouverner la terre et pour commander aux hommes.