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DE MARIE DE FRANCE.

Qui guverna par dreite fei.
Chacuns duta de mesprisun[1]
A faire cele électiun,
[a]En esteient trestuit esbaï,

  1. Kes garandist en bone foi.
    Tuit en estoient molt esbahi.

    furent abolies par les maires du Palais, et ensuite restituées par Pepin-le-gros, père de Charles Martel, et aïeul de Pepin-le-bref. Les grands vassaux avoient le pouvoir de créer, dans l’étendue de leurs domaines, des parlements qui jugeoient en dernier ressort ; ils se nommoient placita, dont on a fait plaits, et quelques fois synodes, pour exprimer une assemblée de la noblesse et du clergé. Ce ne fut que sous le règne de Louis IX, que l’on commença à pouvoir rappeler des jugements des hauts barons, qui, à cette époque, tués ou ruinés par les croisades, et trop foibles pour s’y opposer, ne pouvoient l’empêcher ; car auparavant nos rois n’étoient pas assez puissants pour cela. Enfin, sous Philippe IV, dit le bel, petit-fils de Louis IX, les assemblées connues sous le nom de parloirs le roi et aux bourgeois, qui traitoient des affaires particulières, furent en quelque sorte réunies aux plaits, et formèrent les états-généraux. Ce fut le 27 mars 1302, que pour la première fois le tiers-état y fut appelé, et que dès-lors le parlement devint sédentaire à Paris ; mais ses assemblées ne commencèrent à être fixées et continuées qu’en 1388 sous la minorité de Charles VI, époque à laquelle l’entrée au parlement fut interdite aux abbés et aux prieurs, qui auparavant, y avoient voix délibérative.

  1. Chacun craignit de se tromper en procédant à cette élection.