Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, II, 1820.djvu/16

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iv
NOTICE.

encore plus funeste, puisqu’il éteignoit tous les sentiments généreux que peut faire naître l’amour sacré de la patrie.

C’est au milieu de ce désordre épouvantable que naquit Marie de France. Transportée en Angleterre vers le commencement du XIIIe siècle, les romans des anciens Gallois ou plutôt des Bas-Bretons, dont il existoit encore un nombre assez considérable, lui fournirent les différents sujets de ses lais. Les succès qu’elle obtint dans ce genre de composition, engagèrent Guillaume-Longue-Épée à la solliciter pour traduire une collection de fables qui existoit en Anglois.

La version des quarante-trois fables publiée par le Grand d’Aussy, m’avoit fait naître le désir d’en transcrire la collection d’après les originaux, et la dissertation de mon savant ami M. Gervais de la Rue, en me faisant connoître tout le mérite des productions de Marie, me fit mettre ce projet à exécution.

Je pensai qu’en publiant ce travail, il devoit être favorablement accueilli, sur-tout si j’y ajoutois des notes sur les anciens usages, des explications des mots difficiles et des recherches sur les fabulistes latins du