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POÉSIES

Uns Escharboz dedens entra,
E li Villains s’en esvella.
Grant mal li fist, tant q’à un Mire[1]
L’estut aler cunter è dire ;
Li Mires dist qu’il esteit preins[2],
Lors li fu pis qu’il n’esteit eins[3],10
Car li Vileins bien le créoit
[a]E tous li Pueples qui l’ooit,
Dient que c’est sénéfîance.
En paor sunt et en dutance
N’i a celui ki bien nel’ croie[4]
Ke grans max à venir en doie ;
Tant ert li folx Pules muaules.[5]
[b]En veines choses nun-estaules[6]

  1. Et li faus pules qui l’oy.

  2. Et en tout est petit estaules
    Car en doute a petit espoir.

  1. Voyez la note de la fable précédente, p. 197.
  2. Le médecin l’assura que ses douleurs étoient des signes de grossesse.
  3. Auparavant.
  4. Il n’est personne qui ne soit assuré que grands maux doivent arriver, sur-tout parmi le peuple qui joint la sottise à la superstition.
  5. Muable, changeant, mutabilis.
  6. Stable, stabilis.