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POÉSIES

Alez i est, sa Fille quist[1] ;
La Tors l’esgarda, si li dist :60
Com as, fait-ele, mal-estéi,
Tu n’as mie bien esgardéi
Qui par force ça t’enveia ;
Il m’est avis qu’il te gaba[2],
Plus fort truveras encor vui[3]
A cui unques ne cuntrestui[4],
Qu’est-ce dunc, li Musès respunt
A dunc plus fort en tut le munt[5] ?
Oïl, fet-ele, la Suriz
Dedens moi gist è fait ses niz.70
Il n’a en moi si fort mortier
Q’ele ne puisse trèspercier,
Desoz moi va, parmi moi vient[6],
Nule cose ne la détient.
Li Musez dit cument faveles[7]
Or ai oï fières nuveles,

  1. Chercha, quæsivit.
  2. Qu’il se moque de toi.
  3. Vui, aujourd’hui, hodiè.
  4. À qui jamais je ne fis résistance.
  5. Mont, le monde, la terre, mundum.
  6. Elle passe sous moi, au milieu, rien ne peut la retenir.
  7. Comme je me suis trompé.