Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, II, 1820.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
286
POÉSIES

E les hautes festes tenir[1],
Cum tuz le tindrent à Sengnur,
A la forest se mist un jur[2],
Tuz les Singes fist assembler
Petiz è granz que pout truver.10
Sor tuz se fit servir à Roi[3],
Puis les retint anssamble od soi ;
De plusurs fist ses Chevaliers.
[a]E des aucans ses cunsselliers[4],
E les Serjanz de sa maisun[5]
Estauli-t’il chascun par nun.
Dunc prist Fame, si out Effanz,
Si tint festes riches è granz ;
Là ù li Singes cunverseient
Funt lur feste cum il soleient,20
Pur cuntrester[6] lur anemiz

  1. Et des auquans ses escuiers.

  1. C’est-à-dire les Cours plénières. V. le Grand d’Aussy. Fabliaux, in-8o, tom. I, p. 25, 292, et Vie privée des français, nouvelle édition, tom. III, p. 237.
  2. Il retourne un jour dans les forêts.
  3. C’est-à-dire avec la couronne sur la tête, entouré de ses grands officiers.
  4. Les membres de son conseil, c’est-à-dire de son parlement.
  5. Et les servants de son palais, ses serviteurs familiers, ses domestiques.
  6. S’opposer, résister, tenir contre.