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NOTICE.

pu découvrir que deux écrivains qui déclarent avoir fait des versions d’après des ouvrages anglois.

L’un est Geoffroy Gaimar, contemporain du célèbre Robert Wace qui, dans le XIIe siècle, composa une Histoire des rois anglo-saxons en vers françois ; non-seulement il annonce avoir puisé dans les manuscrits anglois et gallois, mais il cite encore les personnes qui ont bien voulu les lui communiquer. Il rapporte avec une attention minutieuse les difficultés sans nombre qu’il lui a fallu surmonter pour parvenir à se les procurer. Je ne pense pas qu’après s’être expliqué aussi catégoriquement, on soit tenté de nier le récit de Geoffroy Gaimar, car une partie des ouvrages consultés par ce poëte est parvenue jusqu’à nous, et l’on sait que l’autre partie a existé.

Adopter une pareille opinion, ce seroit consacrer un scepticisme à-la-fois injuste et dangereux sur les témoignages des auteurs anciens.

L’autre poëte qui dit aussi avoir traduit de l’anglois, est Marie elle-même. En parlant d’Ésope, elle prévient qu’un roi d’Angleterre ayant traduit cet auteur dans la