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POÉSIES

FABLE III.

De la Soris è de la Renoille[1].

Selunc la lettre des escriz
Vus mustrerai d’une Suriz
Ki par purchaz è par engin[2],
Aveit manaige en un mulin.
Par essemple cunter vus vueil,
C’un jur s’asist desor le sueil,
Ses grenonez apareilla[3]
E de ses piez s’espelucha.
Devant li passa une Raine[4]
Si cum avanture la maine,10
[a]Demanda li en sa raisun[5]

  1. La Fontaine, La grenouille et le rat, liv. IV, fab. XI.
    AEsop., fab. 249.
    Romulus Nilant., fab. 3, mus et rana.
    Anon. Nilant., fab. 4, et App. Burm., f. 6.
    Vincent. Bellov. in Specul. historial.
  2. Par intrigue et par ruse s’étoit logée dans un moulin.
  3. Les poils de ses barbes.
  4. Grenouille, rana.
  5. Elle lui demanda en son langage, si la maison devant laquelle elle étoit lui appartenoit.
Variantes.
  1. Voit la suriz en sa maison
    Demanda li en sa raison.