revenue sur le continent. Dernier né de trois enfants, Loti avait un frère qui, devenu médecin de marine, mourut en rentrant de Cochinchine, et une sœur qui joua un grand rôle dans le développement de ses facultés artistiques et littéraires et dans la formation de son esprit.
Ce fut dans la maison qu’habite encore rue Chanzy (l’ancienne rue Saint-Pierre) Pierre Loti, que le jeune Julien Viaud passa toute son enfance. Ce n’est point ici le lieu de décrire les merveilles du Palais de féerie qu’est devenu, agrandi par l’achat d’immeubles voisins et enrichi de trésors artistiques rapportés de tous les coins du monde, le logis familial de Loti. De nombreux visiteurs ont décrit la mosquée, le salon turc, le salon chinois, la salle moyen-âge, dans lesquelles la fantaisie de Loti s’est complue à faire revivre toutes les époques et tous les pays. Si le prodigieux décor du logis de Loti témoigne de l’affinement de son goût artistique, il a malheureusement donné lieu à d’absurdes légendes. Pour nombre de critiques peu renseignés, les fêtes et les travestissements auxquels Loti s’est amusé en passant, tiendraient une grande place dans son existence. Quelle que soit l’habileté de metteur en scène dont il ait fait preuve dans sa fête Louis XI ou sa fête villageoise, Loti s’indigne de voir présenter comme une perpétuelle mascarade sa vie qui est celle d’un écrivain laborieux. La chambre qu’occupe Loti dans son logis de Rochefort est une vraie chambre d’anachorète et Loti n’y revêt