Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/32

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tiquement gouvernée par la crainte de « faire de la peine, » mais elle n’a jamais consenti à céder à un ordre, si légitime qu’il pût être, si celui qui le donnait ne devait souffrir que dans son orgueil de son refus d’obéissance. « Je ne sais pas, écrit-elle à sa mère en 1834, supporter l’ombre d’une contrainte, c’est là mon principal défaut. Tout ce que l’on m’impose comme devoir me devient odieux, tout ce qu’on me laisse faire de moi-même, je le fais de tout cœur. » (Corresp. I, p. 180.) Elle s’accuse d’être ainsi faite, mais elle n’est au fond qu’à demi persuadée que ce soit là un défaut et, avec les années, elle en viendra assez vite à transformer en vertu cette incapacité à obéir, à obéir même à des raisons. C’est là la racine véritable de cet orgueil qui était en elle, de cet orgueil « indomptable et silencieux » dont elle se vante comme d’une haute et précieuse vertu ; si elle méprise la résignation, ce n’est pas qu’à