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Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/48

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cette crise de désespoir dont est née Lélia, la révolte ni le blasphème. À la mort de son petit-fils, elle écrit à Barbès : « Quelle douleur ! nous n’en sommes pas encore revenus et pourtant je demande, je commande un autre enfant, car il faut aimer, il faut souffrir, il faut espérer, créer, être, il faut vouloir enfin, dans tous les sens, humains et naturels… Il faut toujours se relever, ramasser, rassembler les lambeaux de son cœur, accrochés à toutes les ronces du chemin et aller toujours à Dieu avec ce sanglant trophée. » (1865, Corresp. t. V, 77-78.)

Si elle se résigne ainsi aux volontés du Père, c’est qu’elle le sent bon d’une bonté infinie, de cette bonté qu’elle avait vainement cherchée autour d’elle. Aussi certains dogmes lui font-ils horreur, celui par exemple des peines éternelles ; elle a en haine ce qu’elle appelle la religion de la peur. « Plutôt que de croire