Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/55

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Clotilde, avoue-t-elle elle-même, était un baume pour moi. Quelque malheureuse ou intempestivement tournée aux choses sérieuses que l’on soit, on a besoin de rire et de folâtrer, à dix-sept-ans, comme on a besoin d’exister. Oh ! si j’avais eu à Nohant cette adorable compagne, je n’aurais peut-être jamais lu tant de belles choses, mais j’aurais aimé et accepté la vie. » (Histoire de ma vie, t. III, p. 382.) Lorsqu’après la mort de sa grand’mère, sa mère l’installa au Plessis chez les Rœttiers, elle retrouva vite dans cette vie saine et libre, si bien faite pour elle, sa bonne et joyeuse humeur de petite fille ; désespérance, angoissantes questions que l’infini oblige à se poser, ardentes inspirations vers un vague idéal, tout fut bien vite oublié. Elle était tendrement et maternellement aimée par Mme  Angèle, entourée d’enfants qui se faisaient gâter par elle : il ne lui fallait rien de plus.