Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/63

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circonstances, c’est le milieu où elle a vécu, le milieu intellectuel surtout, qui l’ont faite passionnée. Elle était née bonne et tendre, et telle elle est restée jusqu’aux dernières années de sa vie, ces années qu’elle a vécues, entourée d’amitiés fidèles, dans la sérénité douce de son indulgente vieillesse, les yeux fixés sur ces horizons bleus où elle avait vu, en d’autres temps, passer des visions de désespoir.

Il y avait toujours eu du reste chez George Sand un goût très vif pour la vie intime et familiale : c’étaient les enfants surtout qu’elle adorait. « J’aurais dû, dit-elle, être bonne d’enfants ou maîtresse d’école. » (Histoire de ma vie, t. IV, p. 335.) Elle écrivait à Flaubert en 1863 : « L’individu nommé George Sand se porte bien, il savoure le merveilleux hiver du Berry, cueille des fleurs, signale des anomalies botaniques intéressantes, découpe des décors, habille des poupées, lit de la musique,