Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/65

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les sentiers de montagne et les chemins de plaine, dormir à l’ombre douce des bois, manger en un coin de prairie près des eaux mugissantes d’un torrent, ou bien regarder jouer des enfants à la marge d’une source où se penchent les vertes chevelures des plantes fontinales, c’étaient là ses grandes joies. Elle savait « s’amuser » naïvement, et à soixante ans elle jouissait de toutes ces choses enfantines et charmantes, comme au temps où, jeune fille, elle courait sur les pelouses du Plessis. Mais tout son plaisir était gâté dès qu’elle sentait autour d’elle un chagrin, une tristesse ou même un souci. Les heures plus radieuses de sa vie sont celles peut-être qu’elle a passées en cette retraite de Gargilesse où rien ne la venait troubler, entre les grands bois chanteurs et la rivière d’émeraude où se mirent les rochers noirs.