Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/85

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elle ne s’en inquiète guère et cela importe si peu ! La route est charmante, elle se déroule en infinis méandres, auprès des eaux qui murmurent parmi les tiges vertes des plantes fontinales ; les avenues succèdent aux avenues et alignent en files interminables leurs robustes chênes ; que nous fait, après tout, le but du voyage, grotte d’ermite ou palais de fée ? Nous savons d’avance que le même charme nous y attend qui nous a accompagnés le long du chemin.

Cette tournure d’esprit fit qu’en dépit de sa passion pour l’art dramatique, George Sand ne put jamais créer très vivantes et vraiment fortes les pièces qu’elle composa ; elle n’était pas douée pour le théâtre. Nulle part plus qu’à la scène n’est indispensable le courage de choisir, la volonté arrêtée de faire telle chose et non telle autre, et c’est cette volonté-là qu’elle ne sut jamais avoir. Une pièce lui coûtait à coup sûr plus d’efforts