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Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/110

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ive siècle, plus de quatre-vingt mille religieux ; et le nombre des religieuses allait bien au delà de vingt mille, puisqu’il n’y en avait pas moins dans la seule ville d’Oxirinque.

Saint Athanase, cet illustre défenseur de la foi orthodoxe, se rendit aussi, par son zèle, non-seulement le protecteur, mais encore le propagateur de l’état monastique. Il ne lui suffit pas de prendre un soin particulier des solitaires d’Égypte et du voisinage, et de leur témoigner en toute occasion une affection et une tendresse paternelles, il voulut de plus leur donner un modèle parfait en écrivant lui-même la vie de saint Antoine, qu’il porta aussi à Rome lorsque les affaires d’Égypte l’y appelèrent ; ce qui contribua beaucoup à y faire respecter une profession dont on faisait alors peu de cas, comme trop singulière ou trop nouvelle.

C’est apparemment ce qui a fait juger à quelques auteurs qu’il l’avait lui-même embrassée et qu’il y avait été formé par saint Antoine ; mais ce sentiment est dépourvu de preuves, et tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il fut du nombre des ascètes, ou de ceux qui menaient la vie religieuse dans les villes.

Les voyages que le bienheureux Jean Cassien fit avec l’abbé Germain dans les solitudes d’Égypte et des déserts voisins, nous ont fourni de grandes lumières sur les vertus des saints habitants de ces lieux, et nous ne saurions lui refuser ici une place distinguée, quoique nous ne le regardions pas comme un d’entre eux, parce qu’il se proposa moins d’être de leur nombre que de s’instruire par leurs exemples et leurs entretiens de la perfection religieuse.

Il est difficile de décider quelle fut sa patrie. Le sentiment le plus suivi le fait Scythe de nation. Ses parents vivaient dans une grande piété, et ils ne manquèrent pas de lui donner une éducation distinguée et conforme à la vertu qu’ils pratiquaient.