Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/109

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et il s’en revêtit avec une respectueuse dévotion pour participer à sa bénédiction.




MONASTÈRES D’ÉGYPTE. — SAINT ATHANASE. — VOYAGE DU BIENHEUREUX JEAN CASSIEN ET DE L’ABBÉ GERMAIN.


Quoique la juridiction du patriarche d’Alexandrie s’étendit sur les déserts de la Thébaïde, de Nitrie et de Scété, nous avons distingué ces déserts de ceux de l’Égypte proprement dite, qui étaient plus voisins de la ville d’Alexandrie. Outre les moines qui occupaient les premiers, il y en avait grand nombre dans des monastères et des ermitages auprès de cette grande ville, et d’autres dispersés à deux lieues à la ronde, et où l’on comptait environ deux mille solitaires vers la fin du ive siècle. Leur nombre n’était pas si grand lorsque saint Antoine se retira dans la solitude : il n’y en avait que quelques-uns, qu’on regardait plutôt comme des ascètes que comme des moines, en prenant ce terme dans un sens rigoureux. Mais quand saint Antoine eut éclaté du fond de son désert par ses éminentes vertus et par les grâces extraordinaires que Dieu avait mises en lui, l’état monastique parut tout à coup s’élever et s’étendre dans l’Église comme un grand arbre, et l’on vit bientôt la ferveur de plusieurs chrétiens pénétrer jusque dans les déserts les plus reculés, et les peupler presque autant que l’étaient les villes.

Tels furent les effets de la vie admirable de ce saint, et des paroles de vie que Dieu mettait dans sa bouche pour le bien de ceux que le bruit de sa sainteté et de ses prodiges attirait à sa montagne. On comptait, soit en Égypte, soit dans les déserts voisins, à la fin du