Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/112

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Germain à l’abbé Joseph, qu’à leur retour ils pourraient pratiquer plus aisément ce qu’ils auraient appris dans leur voyage.

Ils partirent donc de Syrie, et, après une longue navigation, ils arrivèrent à Tennèse, ville d’Égypte. Cassien rapporte, dans ses institutions, avec quelle charité ils furent reçus des solitaires.

Ils trouvèrent à Tennèse, Archébius, évêque de Panéphyse, qui s’y était rendu pour l’élection d’un évêque, et qui, ayant appris leur dessein, leur donna toutes les marques de la charité la plus tendre, et voulut lui-même les conduire dans les cellules de quelques-uns.

« Venez, leur dit-il, venez en passant voir quelques saints vieillards qui ne demeurent pas loin de notre monastère. Vous admirerez des hommes dont la vieillesse paraît dans leurs corps tout courbés, et dont la sainteté éclate tellement sur leur visage, que leur seule vue est une grande instruction pour ceux qui les regardent. »

« Comme ce saint évêque nous eut parlé ainsi, dit Cassien, il prit un bâton et un petit sac, selon la coutume des solitaires de ces lieux lorsqu’ils se mettent en chemin, et nous mena lui-même à sa ville épiscopale. » Il les introduisit dans son monastère, car il n’avait pas quitté sa profession de moine, quoiqu’il fût chargé du gouvernement de l’Église de Panéphyse, et il les conduisit ensuite successivement aux cellules des abbés Chérémon, Nestéros et Joseph. Le premier les entretint, dans trois conférences, de la perfection, de la chasteté, et des perfections de Dieu. L’abbé Nestéros, qu’ils virent après Chérémon, leur parla de la science spirituelle et du don des miracles ; et l’abbé Joseph, qu’ils virent ensuite, discourut avec eux de l’amitié, de la stabilité et des promesses des religieux.