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Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/118

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Enfin, sept ans s’étant écoulés depuis leur départ de la Palestine, et les lettres qu’ils avaient écrites aux religieux de leur monastère, qui les pressaient par les leurs de revenir, ne satisfaisant pas le désir que ces religieux avaient de les revoir, ils retournèrent à Bethléem, soit pour accomplir leur promesse, soit pour en obtenir le dégagement et une nouvelle permission de revenir à Scété. Ils rendirent donc aux anciens de leur monastère l’honneur qu’ils leur devaient ; ils rallumèrent dans le cœur de ceux qu’ils n’avaient pu satisfaire par leurs lettres l’ancienne charité qu’ils avaient eue pour eux ; et, s’étant entièrement dégagés du scrupule que leur eût pu donner leur promesse, par une permission qu’ils obtinrent de retourner en Égypte, ils y revinrent avec tant de satisfaction de la part même de leurs confrères, qu’ils avaient sans doute touchés par la relation de ce qu’ils avaient vu dans leur voyage, que ceux-ci voulurent les conduire une partie du chemin.

Ce fut dans le courant de la même année qu’ils étaient retournés à Bethléem qu’ils revinrent à Scété. Nous ne savons pas précisément le temps qu’ils y demeurèrent, ni pour quel sujet ils allèrent à Constantinople. Ce qui est certain, c’est qu’ils étaient dans cette ville impériale en l’année 404, où Cassien dit qu’il eut saint Jean Chrysostome pour maître, et qu’il reçut de lui l’imposition des mains pour le diaconat. L’abbé Germain fut élevé au sacerdoce ; et, quand Théophile d’Alexandrie entreprit de condamner saint Chrysostome dans son assemblée du Chesne, en 403, ce saint y envoya trois évêques avec les deux prêtres Germain et Sévère, pour déclarer qu’il ne le pouvait reconnaître pour son juge.

Il paraît que le même saint avait confié à Cassien et à Germain la garde du trésor et des vases sacrés de l’église, puisqu’ils les conservèrent, comme par