Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/119

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miracle, dans l’embrasement qui consuma l’église de Constantinople, le jour même que ce saint en fut chassé par la faction de ses ennemis, le 20 juin 404, et ils en firent un inventaire authentique qu’ils portèrent à Rome en 405, avec la lettre que le clergé de Constantinople écrivait au pape Innocent sur l’exil du saint patriarche.

Innocent répondit à cette lettre la même année, peut-être aussi par Germain et Cassien, mais cela est fort incertain. Nous ne savons plus rien depuis ce temps-là touchant Germain, ni non plus ce que devint Cassien depuis son arrivée à Rome, en 405. Les uns ont cru qu’il y resta jusqu’à ce qu’elle fut prise par Alaric, roi des Goths, et que de là il se retira à Marseille. D’autres le font retourner à son monastère de Bethléem, d’où, ce monastère ayant été détruit par les barbares, il passa, en l’an 416, dans la Gaule Narbonnaise. Il faut convenir que c’est ici un vide dans son histoire, qu’on ne saurait remplir par aucun fait qui soit prouvé. Ce qui conste certainement, c’est que Cassien se retira à Marseille, soit peu après l’an 405, soit seulement après l’an 415, et qu’il y fonda deux monastères, l’un d’hommes et l’autre de filles. Le premier est l’abbaye de Saint-Victor ; le second est, selon le père Guesnai, celui de Vcaune, détruit depuis plusieurs siècles, ou, selon les MM. de Sainte-Marthe, celui de Saint-Sauveur, appelé autrefois de Saint-Cyriaque.

Castor, évêque d’Apt, qui avait établi un monastère dans le voisinage de sa ville épiscopale, voulant donner aux moines qu’il y avait assemblés une règle qu’ils pussent suivre uniformément, s’adressa à lui pour savoir la discipline qu’il avait vu pratiquer aux solitaires de Palestine et d’Égypte, et qu’il faisait observer lui-même dans son monastère de Marseille ; ce qui nous a procuré ses institutions monastiques et