Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/196

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ment elle devait conserver sa fille, la jeune Paule, dans l’innocence, pour la consacrer au Seigneur. Rien n’est plus sage et plus pieux que les avis qu’il donne là-dessus.

Enfin, saint Jérôme semble s’être surpassé lui-même lorsqu’il écrit en faveur de la virginité et qu’il donne des préceptes aux vierges chrétiennes. Nous passerions les bornes que nous nous sommes prescrites si nous voulions rapporter tout ce qu’il a dit sur cet état angélique et sur les devoirs qu’il renferme. On peut lire surtout sa lettre à Eustoquie et à Démétriade pour s’en instruire plus particulièrement. Il suffira de remarquer en général qu’il relève l’état des vierges jusqu’à les comparer aux apôtres et aux martyrs ; qu’elles sont d’autant plus conformes à Jésus-Christ, que ce divin Sauveur est leur chef et l’auteur de leur virginité. Il leur recommande surtout de renoncer aux vanités du siècle, de fuir la compagnie des jeunes femmes mondaines et la bonne chère, de vivre dans la retraite, de ne sortir que rarement et par nécessité, de s’appliquer à des lectures saintes, de mortifier leurs sens, d’aimer le travail et de fuir l’oisiveté et les entretiens inutiles ; de vivre dans une si grande retenue, qu’elles inspirent aux autres, par leur vertu, l’estime et l’amour de la chasteté. Enfin, il dit ces belles paroles, qui renferment en deux mots toute la sainteté d’une vierge chrétienne : « Il faut qu’une épouse de Jésus-Christ, semblable à l’arche d’alliance, soit toute dorée et par dedans et par dehors ; elle doit être la dépositaire de la loi du Seigneur ; et, comme l’arche ne contenait que les tables du Testament, ainsi doit-elle bannir de son esprit l’idée de toutes les choses extérieures et sensibles. C’est sur ce propitiatoire, comme sur les ailes des chérubins, que le Seigneur veut s’asseoir. »