Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/198

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encore plus admirable que cette science. L’étude de l’éloquence ne lui tenait lieu que d’accessoire ; il n’y recherchait que l’avantage de s’en servir pour la philosophie chrétienne, parce qu’on en a besoin pour bien expliquer ses pensées : mais son étude capitale était d’apprendre à se détacher du monde pour s’unir à Dieu, à gagner les biens immuables et éternels par le moyen des biens passagers et fragiles, et à acquérir le ciel aux dépens de toutes les choses de la terre. Basile continua de se conduire de même à Constantinople, où il étudia sous le célèbre Libanius, qui le respectait dès lors, quoique jeune, à cause de la gravité de ses mœurs, et qui était transporté d’admiration de son éloquence. La Providence divine et la louable avidité qu’il avait pour les sciences le conduisirent ensuite à Athènes.

Saint Grégoire de Nazianze, qu’il avait connu à Césarée, y était arrivé avant lui. Ce saint était né vers l’an 329, dans le bourg d’Arianze, du territoire de Nazianze, ce qui fait que cette ville est regardée comme sa patrie. Il eut pour père Grégoire, depuis évêque de la même ville, et pour mère la bienheureuse Nonne, tous deux reconnus pour saints, ainsi que saint Césaire, son frère, et sainte Gorgonie, sa sœur. Sa mère l’obtint de Dieu par la ferveur de ses prières, et son enfance se passa dans cette belle innocence, qui fut nourrie et soutenue par la piété de ses parents. On remarqua en lui dès l’âge le plus tendre une certaine maturité qui donna les plus belles espérances pour la suite. L’inclination de son cœur pour la vertu croissait avec son âge ; il aimait à lire les livres sacrés et trouvait son divertissement dans la conversation des personnes les plus saintes. Un songe qu’il eut, où il crut voir la Chasteté se présenter à lui avec ses attraits célestes, remplit son cœur d’amour pour cette vertu, et le lui dévoua pour toujours. Il