Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/199

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renonça en conséquence à tous les divertissements de la jeunesse et à tout ce qui pouvait le tenter du côté du monde, et ne mit sa satisfaction qu’au service de Jésus-Christ.

Après qu’il eut profité dans sa maison des soins que son père avait pris pour son éducation, il alla à Césarée de Cappadoce, et ensuite à Césarée de Palestine, où il prit des leçons de Thespèce, célèbre professeur d’éloquence. Mais en y cultivant les lettres profanes, il donna toujours la préférence aux lettres saintes, qu’il considérait comme la seule étude digne d’un chrétien. Il demeura aussi quelque temps à Alexandrie, et alla ensuite à Athènes pour se perfectionner dans l’éloquence. Son passage fut pour lui une époque de la protection particulière de Dieu, qui le destinait au soutien de l’Église et au salut de plusieurs. Le vaisseau qui le portait fut battu pendant vingt jours d’un violent orage, durant lequel il se vit à tout moment sur le point de périr. Il passa presque tout ce temps prosterné sur le tillac pour implorer le secours de Dieu, à qui il renouvela l’oblation que sa sainte mère avait faite de lui en le mettant au monde. Son père et sa mère eurent dans le même temps un sentiment intérieur du danger où il se trouvait, et joignirent leurs prières aux siennes. Dieu les écouta favorablement : la mer devint calme, et tous ceux qui étaient dans le vaisseau furent si persuadés qu’ils devaient leur salut à ses prières, qu’ils embrassèrent la foi de Jésus-Christ. Enfin il aborda à Égine, d’où il se rendit à Athènes ; ce fut vers l’an 350, et il pouvait avoir vingt-un à vingt-deux ans au plus.

Saint Basile, dont nous reprenons l’histoire, y arriva vers l’an 531. Ce fut sans doute pour lui un sujet de consolation de l’y rencontrer ; mais, n’ayant pas trouvé qu’Athènes répondit à l’idée qu’il s’en était formée, il commença à se repentir d’y être venu. Grégoire releva