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Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/223

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mission digne de sa piété, quand il lui en survint une à laquelle il se fût d’autant moins attendu, que ce fut saint Basile lui-même qui en fut l’occasion innocente, puisqu’il n’envisageait que la gloire de Dieu. La Cappadoce, qui jusqu’en 370 n’avait fait qu’une province ecclésiastique et civile, fut divisée alors en deux pour le civil. Césarée demeura métropole de la première, et la ville de Thyanes acquit la même dignité pour la seconde. Anthyme, qui était évêque de Thyanes, prétendit que la province était aussi bien divisée pour l’ecclésiastique que pour le civil, et s’attribua les droits de métropolitain sur les Églises de ce qu’on appela par la division la seconde Cappadoce.

Saint Basile s’y opposa, et, pour maintenir sa possession telle qu’il l’avait reçue de ses prédécesseurs, il érigea quelques nouveaux évêchés, entre autres celui de Sasimes, qui était un petit bourg situé sur une grande route de la Cappadoce, et y voulut mettre saint Grégoire de Nazianze, pour le défendre contre Anthyme, qui voulait s’en emparer, Saint Grégoire, qui aimait la paix et la tranquillité, et qui ne soupirait qu’après la solitude, fut fort affligé de ce dessein, et ne se rendit que malgré lui aux instances de saint Basile et après que son père l’y eut obligé ; ce qui arriva vers le milieu de l’an 372. Mais quand il voulut aller gouverner sa nouvelle Église, il trouva qu’Anthyme s’en était saisi, et, ne voulant point s’y établir par une espèce de guerre telle qu’Anthyme l’exerçait, il prit le parti de se retirer sur une montagne.

Il n’y put pas longtemps jouir du repos ; son père le conjura de revenir ; mais il se soumit à condition qu’il n’irait point à Sasimes, et s’engagea seulement à gouverner sous lui l’Église de Nazianze, sans que cela l’obligeât pour l’avenir. Il tâcha de s’en acquitter