Page:Marin - Vies choisies des Pères des déserts d'Orient, 1861.djvu/235

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le Cynique, qui avaient un extérieur de philosophe et qui se moquaient des austérités des véritables religieux, ne lui osassent faire un crime de sa vie, comme si elle eût été trop molle et trop délicate, auxquels il répondit par un petit poëme qu’il composa.

Il en a composé plusieurs, car il excellait en poésie, et son éloquence est admirée dans ses vers comme dans sa prose ; mais il n’employa ce double talent que pour rendre gloire à Dieu, à qui il avait consacré ses affections et ses œuvres. Il y aurait beaucoup encore à parler des actions et des écrits de ce grand saint ; mais nous le laissons à ceux qui nous ont donné sa Vie au long et qui ont parlé des écrivains ecclésiastiques, pour venir à son bienheureux décès. Dieu l’y avait préparé insensiblement par de fréquentes maladies, et il l’attendait en paix et confiance dans sa solitude. Nous ne savons point les circonstances de sa fin. Et comme saint Jérôme dit qu’il était mort près de trois ans avant qu’il fît son Catalogue des auteurs ecclésiastiques, l’an 392, il faut que cela soit arrivé en 389, ou au commencement de 390, dans la soixante ou soixante-unième année de son âge, s’il est né, comme on le croit, en 329.

L’Église latine fait sa fête le 9 mai. Les Grecs l’honorent le 30 janvier avec saint Basile et saint Jean Chrysostome, et en particulier le 25 du même mois. Son corps fut transféré de Nazianze à Constantinople par ordre de Constantin Porphyrogenète, et déposé dans l’église des Apôtres, près de l’autel et du corps de saint Jean Chrysostome. Il fut apporté de là à Rome, et placé sous l’autel de l’église de la Vierge au Champ de Mars, en 1505, d’où le pape Grégoire XIII le fit porter solennellement, en 1582, le 11 juin, dans une grande chapelle qu’il avait fait faire sous le nom de ce saint, dans l’église Saint-Pierre au Vatican, et le