Aller au contenu

Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LES BARQUES MOURANTES

Un soir qu’il faisait rouge
En un port glauque, fleurant le musc et les embruns,
Le vieux couchant meurtri
Traînait au fond des bouges son angoisse sénile,
Et son sang purulait
Tragiquement, au cœur des vitres mortes.
— Un soir qu’il faisait rouge…

Des voix sourdes houlaient
Au ras des flots, sur la marée,
Et des âmes pleuraient, lointaines et bleues,
Au glas morne des cloches…
On enterrait un mort.