Aller au contenu

Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’AURORE JAPONAISE

L’Aube artificielle aux yeux de porcelaine,
L’Aube aux joues éclairées de fard et de vernis,
Ouvrit sa hutte verte emmitouflée de nuit,
Et l’Ombre s’en alla sur ses chariots d’ébène.

L’Aube avait une robe fleurie de Japonaise,
Ornée de dragons noirs et d’oiseaux violets,
Une robe poivrée toute alourdie d’aromes,
Et ses cils dessinés par des pinceaux fluets
Mettaient sur le ciel tendre d’idéales cimaises.

Des nimbes de satin aux filigranes bleues
Chatouillaient le visage immense des Idoles.