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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/179

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À MON PÉGASE

Dieu véhément d’une race d’acier,
Automobile ivre d’espace,
qui piétines d’angoisse, le mors aux dents stridentes !
Ô formidable monstre japonais aux yeux de forge,
nourri de flamme et d’huiles minérales,
affamé d’horizons et de proies sidérales,
je déchaîne ton cœur aux teuf-teufs diaboliques,
et tes géants pneumatiques, pour la danse
que tu mènes sur les blanches routes du monde.
Je lâche enfin tes brides métalliques… Tu t’élances,
avec ivresse, dans l’Infini libérateur !…