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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/219

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À UNE POÉTESSE

Vos vers ont des langueurs de mantille espagnole
pour mouler la souplesse élancée d’une image
et cacher à demi l’harmonieux visage
en pleurs, d’une idéale Vérité !…

Vos vers ont la mollesse animale des soies,
et la chaleur vivante des velours asiatiques…
Mais vous les déployez plus haut que les nuages,
avec l’immensurable éclat des Voies Lactées !…

Et vous avez chanté, au balcon, sur la mer,
pour savoir ce qu’il peut tenir de volupté
sous l’ogive agrandie d’un soir immaculé…
Et vous avez chanté sur la plage, à tue-tête,