Aller au contenu

Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

IV

LA GROTTE AMOUREUSE

Les jardins cachottiers de la ville charnelle
emmitouflèrent mon corps brisé.
Ils étaient adorables, accueillants et paisibles
tous trempés d’ombres bleues et ventilés suavement
d’haleines capiteuses de miel et de jasmin…
Ô cèdres parfumés aux fruits étincelants,
orangers, acacias dont l’odeur sexuelle
me griffe et me caresse d’un plaisir angoissé,
je viens à vous et je pénètre dans la béatitude
de vos ombrages complaisants !…
En marchant à longs pas soyeux et jouisseurs,