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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/31

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LA VILLE CHARNELLE

à caresser la mousse gluante et embrasée
pataugeant dans les chauds ruisseaux de la luxure
et tour à tour léchant les parois palpitantes,
et tour à tour suçant l’arête de corail.

Par instants, les sursauts des rochers disloqués
me rejetaient au loin, couché à la renverse ;
mais je me relevais pour empoigner la pointe
de la roche mouillée, et la mordre à nouveau
avec une reprise de rage bienfaisante,
car je sentais qu’un délice intense
possédait pleinement la Ville enamourée
et la gorgeait de jouissance.