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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/85

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LA VIE DES VOILES

dolentes et muettes,
par les chemins creux des mers.
Elles trottinent par petites troupes,
ingénues et priantes,
d’un pas timide et recueilli de vieille.
Elles glissent en la verdeur humide
des vieux ports, pour prier à loisir
le Soleil qui s’endort.

Dans le drame éternel des espaces,
il est parfois des dénouements de pierreries
et des revirements de flammes monstrueuses.

Car, voici qu’une fête s’apprête,
dans le port ébloui,
tout palpitant de soieries orientales,
et le Soir s’agrandit en basilique immense.
Voici le flamboiement des coupoles dorées,
bâties sur des nuages de marbre somptueux,