Page:Marius Grout - Le vent se lève.djvu/84

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y a aussi une mode commençante, chez les laïques et les gens d’Église, de la vie contemplative. On cite Jean de la Croix, la grande et la petite Thérèse. On prétend avoir eu des grâces. Est-ce bien sérieux ? Il est écrit : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » Y a-t-il tellement de cœurs purs ? Pour moi qui vis aussi honnêtement que je le puis et qui ne pèche, le plus souvent, que par excès de vigueur, disons mieux par colère, je ne connais point de tels états, et si c’est aussi la volonté de Dieu, je demanderai de ne jamais les connaître. Car le démon est bien subtil, et il n’y a rien de plus dommageable pour un pécheur que l’assurance, quand il pèche, de faire son salut. Je suis, ou je tâche d’être, un des soldats de Notre Sainte Mère l’Église. Ni plus ni moins. Et la vie seulement et pleinement apostolique me paraît dépasser infiniment en grandeur les beautés de la vie contemplative.

M. le Curé m’a prêté ces jours derniers un ouvrage — non coupé — de Dom Chautard, intitulé : « L’âme de tout apostolat. » Si je n’étais un quelconque petit vicaire, je me permettrais quelques observations en marge de cet ouvrage. Dom Chautard écrit par exemple, page 196 : 1er principe : ne pas se jeter dans les œuvres par pure activité naturelle, mais consulter Dieu afin de pouvoir se rendre le témoignage qu’on agit sous l’inspiration de Sa grâce et d’après l’expression mora-