Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/110

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sonnable. Je conclus seulement que cette différence d’opinions doit engager les uns et les autres à se méfier de leur jugement. Lorsque , dans une affaire de goût , un homme d’esprit en trouve plusieurs autres qui ne sont pas de son sentiment , cela doit l’inquiéter, ce me semble, ou il a moins d’esprit qu’il ne pense : et voilà précisément ce qui se passe à l’égard de cette pièce. Je veux croire que ceux qui l’ont trouvée si bonne se trompent peut-être ; et assurément c’est être bien modeste , d’autant plus qu’il s’en faut beaucoup que je la trouve mauvaise : mais je crois aussi que ceux qui la désapprouvent peuvent avoir tort ; et je demande qu’on la lise avec attention , et sans égard à ce que l’on eu a pensé d’abord , afin qu’on la juge équitablement.