Ne vous reprochera d’avoir manqué de foi.
Mais agréez, Seigneur, que l’aimable princesse
Sache par moi que Rome à son sort s’intéresse,
Que sur ce même choix interrogeant son cœur,
Moi-même…
Vous pouvez l’en avertir, Seigneur,
J’admire ici les soins que Rome prend pour elle,
Et de son amitié l’entreprise est nouvelle ;
Ma fille en peut résoudre, et je vais consulter
Ce que pour Annibal je dois exécuter.
Scène IV
PRUSIAS, HIÉRON
Rome de vos desseins est sans doute informée ?
Et tu peux ajouter qu’elle en est alarmée.
Observez donc aussi, Seigneur, que son courroux
En est en même temps plus terrible pour vous.
Mais as-tu bien conçu quelle est la perfidie
Dont cette Rome veut que je souille ma vie ?
Ce guerrier, qu’il faudrait lui livrer en ce jour,
Ne souhaitait de moi qu’un asile en ma cour.
Ces serments que j’ai faits de lui donner ma fille,
De rendre sa valeur l’appui de ma famille,
De confondre à jamais son sort avec le mien,