drès ce soir ; car s’il allait trapasser sans le dire au tabellion, j’aimerais autant qu’il ne mourît pas : ce ne serait pas la peine, et ça me fâcherait trop ; en lieu que, s’il me laissait queuque chouse, ça ferait que je me lamenterais plus agriablement sur li.
Dis donc ce qui lui est arrivé.
Est-il malade, empoisonné, blessé ? Parle.
Attendez que je reprenne vigueur ; car moi qui veux hériter de li, je sis si découragé, si déconfit, que je sis d’avis itou de coucher mes darnières volontés sur de l’écriture, afin de laisser mes nippes à Lisette.
Allons, allons, nigaud, avec ton testament et tes nippes : il n’y a rien que je haïsse tant que des dernières volontés.
Eh ! ne l’interromps pas. J’attends qu’il nous dise l’état où est Dorante.
Ah ! le pauvre homme ! la diète le pardra.
Eh ! depuis quand fait-il diète ?
De ce matin.
Peste du benêt !