Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/284

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Scène VIII

LES HUIT EUROPÉENS


FONTIGNAC

Qué beut donc dire cé vouffon, avec son débénez raisonnavle ? Peut-on débénir cé qué l’on est ? S’il né fallait qué dé la raison pour être grand dé taillé, jé passérais le chêné en hautur.

BLAISE

Bon, bon ! vous prenez bian voute temps pour des gasconnades ! pensons à noute affaire.

LE POÈTE

Pour moi, je crois que c’est un pays de magie, où notre naufrage nous a fait aborder.

LE PHILOSOPHE

Un pays de magie ! idée poétique que cela, Monsieur le Poète, car vous m’avez dit que vous l’étiez.

LE POÈTE

Ma foi, Monsieur de la philosophie, car vous m’avez dit que vous l’aimiez, une idée de poète vaut bien une vision de philosophe.

BLAISE

Morgué ! si je ne m’y mets, velà de la fourmi qui se va battre : paix donc là, grenaille.

FONTIGNAC

Eh ! Messieurs, un peu dé concordé dans l’état présent dé nos affaires.

BLAISE

Jarnigué, acoutez-moi ; il me viant en pensement