Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/286

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ils ne pourront pas être nés natifs de deux pays.

FONTIGNAC

Cadédis, pour moi, jé troubé l’imagination essellente ; il faut qué cet hommé soit dé race gasconne, en berité ; et j’adopte sa pensée : sauf lé respect qué jé dois à tous, jé prendrai seulément la liberté dé purger son discours dé la broussaillé qui s’y troube. Jé dis donc qué plus jé bous régarde, et plus jé mé fortifie dans l’idée dé cé rustré ; notré pétitessé, sandis, n’est pas uniformé ; rémarquez, Messieurs, qu’ellé va par échélons.

BLAISE

Toujours en dévalant, toujours de pis en pis.

LE PHILOSOPHE

Eh laissons de pareilles chimères.

BLAISE

Eh morgué, laissez-li bailler du large à ma pensée.

FONTIGNAC

Jé bous parlais d’échélons : eh pourquoi ces échélons, cadédis ?

BLAISE

C’est peut-être parce qu’il y en a de plus fous les uns que les autres.

FONTIGNAC

Cet hommé dit d’or ; jé pense qué c’est lé dégré