Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/351

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Grand nombre d’exclamations : où en suis-je ? On rougissait. Il est venu des larmes, un peu dé découragément, dé pétites colères brochant sur le tout. La vanité défendait le logis ; mais enfin la raison l’a serrée dé si près, qu’elle l’a, comme on dit, jetée par les fenêtres, et jé régarde déjà la vôtre commé sautée.

LE COURTISAN

Mais dis-moi de quoi tu veux que je convienne ; car voilà mon embarras.

FONTIGNAC

Jé vous fais excuse ; vous êtes fourni ; votre emvarras né peut vénir qué dé l’avondancé du sujet.

LE COURTISAN

Moi, je ne me connais point de ces faiblesses, de ces extravagances dont on peut rougir ; je ne m’en connais point.

FONTIGNAC

Eh bien ! jé vous mettrai en pays dé connaissance !

LE COURTISAN

Vous plaisantez, sans doute, Fontignac ?

FONTIGNAC

Moi, plaisanter dans lé ministère qué j’exerce, quand il s’agit dé guérir un avugle ! Vous n’y pensez pas.

LE COURTISAN

Où est-il donc cet aveugle ?

FONTIGNAC

Monsieur, avrégeons ; la vie est courte ; parlons d’affaire.